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DES NOUVELLES DE CHINE...
Cette page contient les textes des jours 1 à 7 (semaine 1).
Textes du jour 8 au jour 14 (5 juin au 11 juin 2012)
Retour aux textes de la semaine en cours
29 mai
Jour 1 : Le Grand départ
Par Annie Leporé
Aujourd’hui, c’est le grand départ vers la Chine. On se réveille tôt, on se prépare et nous allons à l’aéroport. Après un départ émotif pour certains, nous passons la sécurité et allons déjeuner. Nous attendons ensuite notre premier vol, direction Toronto. Un peu avant 11h, nous embarquons dans l’avion et c’est le décollage pour un peu plus qu’une heure de vol. C’est à peine débarqués de l’avion que nous apprenons que notre second vol, celui de Toronto vers Pékin, sera en retard de presque 3 heures. C’est un peu avant l’embarquement (vers 18h.) que la fatigue commence à se faire sentir. Après environ 6h d’attente, nous décollons enfin direction Pékin. Durant ce vol, certains parmi nous n’ont presque pas dormi. Après environ 13h de vol, nous atterrissons enfin en Chine. Un magnifique terminal d’aéroport, une immense coquille d’acier et de verre, bariolée de pubs d’objets de luxe, nous accueille dans l’Empire du Milieu. Nous pourrions être à Berlin ou à Paris si ce n’étaient des Chinois…
Notre voyage débute enfin pour de vrai. Après avoir passé les douanes et récupérer nos bagages, nous faisons la rencontre d’une professeure de l’Université de Nankai venue pour nous mener à bon port. Après 13h de vol, c’est environ 2h d’autobus qui nous attendent. Nous mettons nos sacs dans l’autobus et nous partons vers Tianjin, notre première destination, l’endroit de notre stage.
En cours de route, je n’ai pas dormi mais observé en sociologue amateur le paysage qui s’offrait difficilement à mon regard (la noirceur étant tombée). Ce que j’ai remarqué d’abord, c’est le nombre d’autobus et de camions qui crachent leur diesel sur des bretelles d’autoroutes qui semblent se multiplier à l’infini dans cette banlieue lointaine de Pékin. C’est d’ailleurs l’odeur de diesel, mêlée à celle - peu ragoutante - d’urine provenant des toilettes situées pourtant a une cinquantaine de mètres de là, qui a foncé sur les profs et les 2 ou 3 globules lorsqu’ils ont sortis du bus quelques instants pour aller chercher des victuailles (des biscuits essentiellement) dans une sorte de dépanneur chinois. Ce dernier (qui avait des ressemblances, aux dires de Benoit, avec leurs homologues des pays de l’est avant la chute du Mur de Berlin) était constitué d’une pièce sombre et mal éclairée, de murs suintant la pauvreté et l’ennui, d’étagères de marchandises peu appétissantes malgré leurs enveloppes criardes. Bref bilan de cette étude sociologique spontanée : l’industrie automobile a belles années devant elle, les vendeurs d’asphaltes, de bétons et de bonbons aussi...les écologistes et nos héritiers moins…
Nous arrivons enfin (il est minuit) à notre hôtel. Outre des chambres qui, bizarrement, comportent une salle de bain complètement vitrée (un crime de lèse-intimité pour nous), les normes occidentales de confort liées à un tel établissement sont heureusement respectées. Aussi, après avoir pris une bonne douche, nous allons tous nous coucher. Notre premier et long jour du voyage est déjà terminé.
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30 mai
Jour 2 (en deux parties)
Partie 1 : Quand le Québec et la Chine se rencontrent
Par : Maude Laparé
Bip bip bip! 7h. Bon matin la Chine! C’est avec courage, détermination et des cernes que les 23 globules et leurs chers accompagnateurs traînent leurs pieds jusqu’au restaurant de l’hôtel pour un premier déjeuner chinois. Au menu : riz frit, œufs à la coque, petits pains à la vapeur, lait chaud, toasts, etc. Pleins de choses que nous, globules, sommes habitués de manger si tôt dans la journée (non). Allez l’amie, t’es en Chine, fais pas ta difficile. Une fois le déjeuner terminé et nos talents avec les baguettes démontrés, c’est un départ pour l’université accompagnés de la charmante Adèle et de l’adorable Diane. C’est sûrement le charme asiatique.
Première constatation : traverser la rue, l’université étant juste en face de notre hôtel, s’avère plus difficile que je ne me l’imaginais. Je me surprends d’ailleurs encore de ne pas avoir fait une crise de panique. Il faut dire que 25 petits Québécois tremblants sur un coin de rue, c’est un bien beau spectacle. Description : une piste cyclable, 3 voies de circulation d’un côté et de l’autre, et une autre piste cyclable de l’autre côté. Les dizaines de vélos sur la piste cyclable ne s’arrêtent pas. Le truc : faire comme eux et foncer dans le tas. Disons que le réflexe québécois de s’arrêter pour laisser les gens passer nous mène plutôt à se faire frapper par un vélo ou un scooter. Sinon les autos s’en donnent à cœur joie à tenter de passer dans le groupe de piétons qui attend nerveusement (nous les Québécois, les Chinois sont plutôt zen) entre deux voies pour traverser la rue. Comme diraient les Colocs : tassez-vous de d’là. On s’y habitue.
Après la traversée réussie de la rue, nous voilà arrivés sur le plus gros campus d’université que je n’ai jamais vu. On nous guide à l’institut des langues étrangères. Dans l’auditorium, une rangée de petits yeux bridés nous observent avec curiosité. On s’installe, on écoute quelques discours. Le stage est officiellement commencé. Comme dirait Diane : maintenant on commence (essayez d’imaginer l’accent chinois).
Le jumelage s’est fait simplement. En gros, on a laissé les Québécois libres d’aller voir les Chinois, et les Chinois libres d’aller socialiser avec les Québécois. Ainsi nous faisons la connaissance de Brigitte, Léa, Léon, Didier, Aurélie, Céline, Ciel, choisis d’une liste de noms français qui leur a été donnée en début de leur session. Puis, on s’installe pour écouter les oraux.
Pendant les oraux sur le Québec, on voit bien que les universitaires ne comprennent pas trop bien, mais l’effort de compréhension est là (les ordinateurs de traduction sont bien présents). Vient le tour des étudiants chinois. Deux oraux : l’un divisé en deux parties porte sur l’administration de la Chine et sur le journal d’un touriste dans la ville de Tianjin, et l’autre sur le quotidien d’un étudiant de l’université de Nankai et le parcours scolaire chinois. Nous avons droit à un français très bien parlé malgré un accent chinois prononcé et une toute petite gêne.
Pause toilette entre les oraux québécois et chinois. Deux constatations se forment dans mon esprit et probablement dans celui de plusieurs de mes collègues québécoises : toilettes turques et oubli de papier pour s’essuyer. Bravo ma fille. Voyez-vous, en Chine, les toilettes, pour la plupart, sont des trous. Il faut donc s’accroupir pour faire ses besoins. Préparez –vous pour le retour d’Option Globe et leurs cuisses d’acier. Aussi, vous trouverez rarement du papier de toilette pour vous essuyer. Il est de notre responsabilité d’en avoir avec nous. Heureusement, nos nouveaux amis chinois en ont. Vous ai-je précisé que les portes de toilette ne se barrent pas à l’université? Aller aux toilettes en horde de filles a enfin une utilité : «Chanelle viens avec moi, y faut que tu me tiennes la porte!» Bref, on se marre bien.
Après les oraux, nous voilà affamés. L’étudiant chinois avec qui nous sommes jumelés est chargé de faire en sorte qu’on ne meure pas de faim. Direction cafétéria. Nous voici donc devant deux étages de foire alimentaire à bas prix. Riz (miam), légumes (miam), viande (miam), soupe (miam), raviolis (miam), nouilles (miam), etc. Demandez et vous aurez. Par contre, avant de manger, il faut se trouver une place. Difficile. C’est qu’ils sont environ 30 000 étudiants dans cette université, donc on se doute bien que ça se remplit rapidement là-dedans. En plus, c’est trompeur, car il ne suffit que de laisser un petit objet quelque chose pour réserver une table. «Viens Léa la table là-bas est disponible!» Oups non quelqu’un y a laissé ses clés de voiture. Sinon pour ce qui est de la nourriture, c’est délicieux. En tout cas, laissez-moi vous dire qu’ils sont facilement reconnaissables ces globules dans cette marée de cheveux noirs et raides. Hahaha.
Leçon de la journée : si tu es dégoûté par les toilettes turques, traumatisé par la traversée de la rue, troublé par le riz au déjeuner et que ça te donne envie de chialer, je n’ai qu’un conseil : ravale ta haine et ton ethnocentrisme, tu es en Chine. On n’a pas fait 13 heures de vol pour venir se plaindre. Rappelle-toi qu’ici tout ça est normal et que ce n’est pas parce que tu as été élevé dans une autre culture que nécessairement tout est mieux chez toi.
Jour 2
Partie 2 : La Chine et le Québec, deux mondes parallèles…
Par : Alexandra Deschamps
Après un excellent dîner à la cantine de la faculté des langues étrangères de l’université de Nankai, nos collègues chinois nous ont accompagnés jusqu’à la bibliothèque, où plusieurs ordinateurs étaient mis à notre disposition. Les étudiants de Globe en ont profité pour donner des nouvelles à leurs proches, disons que plusieurs étaient nostalgiques, non seulement parce qu’ils ont réalisé que nous étions complètement à l’autre bout du monde et parce que cela amplifiait la distance que nous avions avec notre famille. Il est évident que la fatigue en est aussi pour beaucoup! Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la classe pour la deuxième partie des oraux.
Comme les six premières, les six dernières équipes se sont très bien débrouillées, malgré la grande fatigue qui prenait de plus en plus de place dans chacun. Le moment le plus difficile a été vers 3 heures, car nous avions l’impression qu’il était 3 heures du matin! Les oraux des Chinois étaient très intéressants, ceux-ci dressaient un merveilleux portrait de notre pays adoptif pour les trois prochaines semaines. Certains abordaient des thèmes tels les vêtements traditionnels, les endroits les plus beaux de la Chine et évidemment la nourriture chinoise et la fameuse technique des baguettes!
Après les oraux, les étudiants chinois nous ont fait faire une visite du campus de l’université de Nankai. On aurait dit que le campus formait une ville à lui seul, c’était immense. De plus, nous avons visité une galerie d’art qui était située sur ce même campus. Les œuvres étaient toutes du même peintre (que je ne peux ni écrire ni nommer).
Ensuite, nous avons été souper avec nos nouveaux amis chinois et c’est d’ailleurs pendant cette aventure que nous avons appris à mieux les connaître. J’utilise le terme «aventure» puisque prendre un taxi en Chine en est véritablement une! Il y avait plusieurs équipes qui étaient chacune formées d’un Chinois et de trois Québécois. En fait, durant tout le trajet, j’ai eu l’impression que j’étais dans une jungle, car il y avait des milliers de klaxons à chaque seconde, des brusques coups de volant à chaque minute et un piéton ou un cycliste qui passait très près de se faire frapper à chaque 2 minutes. Le chauffeur gardait en tout temps une main sur le klaxon et l’autre servait pour le volant et le bras de vitesse. Le souper s’est très bien déroulé et tout était excellent. Typiquement traditionnel avec la table en rond et les plats communs au milieu de la table. Nos collègues du pays sont d’une grande bonté, ils s’assurent en tout temps que nous passions le plus parfait des séjours dans leur université.
C’est vraiment dans le taxi que j’ai réalisé que j’étais très loin de chez moi, car j’avais l’impression de vivre dans un monde parallèle qu’est la Chine. Par exemple, il n’y a aucune priorité piétonnière en Chine, peu d’arrêt-stop et peu de feux de circulation. Cela ne signifie pas le désordre le plus complet pour autant. Les Chinois semblent bien satisfaits de leurs manières de se comporter sur les routes. C’est que d’autres normes que les nôtres régissent l’usage de l’espace public et la circulation en milieu urbain. Il est ainsi indispensable de garder l’esprit ouvert, car il est très facile de porter des jugements sur les habitudes de vie des Chinois qui sont différentes des nôtres.
La grande barrière de la langue, la circulation, la nourriture, les toilettes et la température nous a fait comprendre et vivre le choc culturel. Le fait de vivre un tel choc nous oblige à mesurer la distance qui nous sépare de notre chez-soi et de notre propre culture, on prend soudainement conscience de l’effort à faire pour se détacher de nos habitudes et de nos valeurs familières. Comprendre plutôt que de juger est donc un précepte que tout observateur étranger a intérêt à adopter s’il veut pleinement profiter de son voyage en Chine.
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31 mai
Jour 3 (en deux parties)
Partie 1 : L’esprit grand ouvert
Par Vincent Fortier
Une autre journée se lève sur l’Empire du Milieu. Tout le monde semble reprendre la forme après ce vol d’avion assez difficile. Un soleil radieux resplendit dans les fenêtres de nos chambres. Tout le monde se rencontre autour de 7h pour le petit déjeuner de l’hôtel. Au menu, riz, petites pâtes feuilletées, de nombreux légumes et de melon d’eau. Ce déjeuner, loin d’être commun pour nous, n’est pas mauvais du tout!
Par la suite, nous avions une activité assez spéciale de prévue : du tai-chi ball. Pensant que nous allions pratiquer du tai-chi traditionnel, nous avions hâte à cette activité. Tous réunis à l’entrée de l’université vers 8h, nous attendions Madame Li qui est la directrice du Collège des langues étrangères. Elle arriva finalement avec deux gros sacs dans ses mains; l’un contenant des balles avec du sable à l’intérieur et l’autre, des raquettes ressemblant à des raquettes de tennis avec un fond en plastique souple sur lequel on retrouve imprimé le symbole bicolore (rouge et bleu) du yin-yang.
Il y avait trois professeures qui nous ont enseigné cet art, soit une enseignante de l’université de Nankai, la championne de l’université dans la discipline et la championne de la ville de Tianjin dans cette même discipline. Le tout commença par une démonstration de nos hôtes. À prime abord, cette discipline semblait impossible à réaliser. Elles nous ont donc montré les mouvements plus faciles, ce que certains d’entre nous ont réussi avec brio. Par la suite, ils ont continué à nous montrer d’autres mouvements qui étaient de plus en plus compliqués. En fait, cela ressemble à une sorte de numéro d’équilibriste et de ballet classique à la fois où il s’agit de garder la balle tout près de la raquette en la faisant tournoyer d’une manière très élégante, et ce, tout en effectuant une chorégraphie artistique. Malgré les nombreuses explications fournies en mandarin par les professeures (et traduites en français par une étudiante-interprète), nous avons vite pris conscience que la simple maîtrise des rudiments de base de cette nouvelle discipline (elle est apparue en 1992) sport nous demanderait beaucoup d’heures de pratique! Ensuite, ils nous ont montré une autre manière de pratiquer le tai-chi ball. Plus nettement sportive qu’artistique, cette manière de la pratiquer est encore une fois d’effectuer un enchaînement de mouvements mais, cette fois-ci, en faisant des passes à un(e) partenaire de jeu. Pas simple du tout ! C’est même devenu une discipline sportive pour laquelle il existe des championnats du monde.
Le tai-chi ball comme tout sport ou toute forme d’art est une production culturelle et sociale. Il reflète inévitablement la singularité de la société et de la culture dans laquelle il a émergé. Ainsi, on peut difficilement penser qu’une telle discipline (un sport?, une forme d’art?, une discipline spirituelle?, les trois à la fois?) ait pu prendre forme aux États-Unis par exemple. Le tai-chi ball n’est pas le football américain! Alors que ce dernier est un sport de compétition nettement caractérisé par sa dimension guerrière (les lignes ennemies, les stratégies d’attaques et de défensive, les plaqués, etc.) et constitue une sorte de métaphore de la société capitaliste et de la culture de masse américaine (pensez aux valeurs dominantes : compétition, productivité, conquête des marchés, etc.), le tai-chi ball ne pouvait qu’être inventé par des Chinois, héritiers d’une culture plusieurs fois millénaire privilégiant la sagesse, le contrôle de l’esprit et du corps au lieu d’une idéologie guerrière, plus agressive. Cette culture est typique et ce sport démontre ce qu’ils appellent le yin et le yang, qui représente les opposés qui forment un équilibre dans la société chinoise. Cet équilibre permet, dans leur culture, d’atteindre la sagesse et le bonheur.
Jour 3
Partie 2 : L’esprit grand ouvert
Par Cassandre Ares
Suite à une matinée bien chargée, nous avons eu droit à un dîner offert, à l’hôtel, par l’Université de Nankai. Ce fut notre deuxième dîner et une fois de plus, goût et saveurs nouvelles se mélangeaient dans nos assiettes. Par la suite, bien repus, nous nous sommes dirigés vers le campus de l’université ou un autobus nous attendait devant la faculté des langues. La cinquième meilleure école secondaire de Tianjin nous a ouvert ses portes pour nous faire visiter son campus et ses différents bâtiments. Le directeur de cette école nous a fièrement accueillis, nous faisant visiter la bibliothèque, les différentes salles d’études ainsi que le département de psychologie. Il était heureux de nous recevoir dans son établissement et de nous expliquer la qualité de l’enseignement qui s’y donnait.
Alors que nous pensions avoir terminé la visite, les étudiants d’Option Globe se sont vu offrir une belle surprise. Le directeur nous a dirigés vers une classe où des étudiants chinois âgés de 16 ans apprenaient le français. Nous avons assisté à ce cours de langue tout en prenant conscience que le français est une langue bien difficile à maîtriser pour de jeunes étudiants. Leurs méthodes d’enseignement diffèrent beaucoup des nôtres, ils utilisaient beaucoup de dialogues audio afin de développer des réponses de bases pour des situations simples du quotidien comme commander un plat au restaurant.
Le professeur de français, qui enseignait à ce groupe, nous a alors dit que nous pouvions parler avec les jeunes étudiants, car les cours étaient terminés. Les différentes conversations, d’abord un peu timides, se sont par la suite teintées de rire et d’exclamation, car nous étions impressionnés de constater qu’après seulement 2 ans, ils maîtrisaient aussi bien le français. C’est toujours drôle de se rendre compte, lorsque nous parlons avec les étudiants chinois, qu’il y en a toujours quelques-uns qui nous prennent en photo en souriant dans un coin. Ils sont parfois si timides et nous avons parfois tendance à oublier que, pour eux, nous sommes « nouveaux » et « intrigants ». Suite à ce riche échange, l’école secondaire nous a offert un petit cours de mandarin où nous avons pu nous dérouiller et où nous avons bien ri, car Jean-François et Benoit aussi ont dû se débrouiller devant les étudiants chinois.
Nous avons ensuite quitté l’école secondaire et certains étudiants d’Option Globe sont restés dans le quartier avec Benoit et certains étudiants chinois pour aller souper alors que d’autres, avec Jean-François, sont retournés manger près de l’hôtel. C’est durant cette soirée que nous avons interrogé les étudiants sur les sujets de nos problématiques que nous avions construits au Québec. Après en avoir discuté avec plusieurs, j’ai confirmé que les étudiants de l’université de Nankai étaient très ouverts au sujet de nos recherches et se sont laissés aller à nous expliquer leur point de vue sur les questions qui bouillaient en nous. Ces échanges furent enrichissants et ô combien surprenants, car nous étions très reconnaissants à leur égard de se livrer à nous ainsi, ce qui nous permettait de confirmer nos hypothèses rédigées à Montréal.
Suite à cette deuxième journée bien remplie à l’université, je suis enfin amené à formuler une hypothèse « chinoise » pour ainsi dire. Je la formule comme suit : il existe un fort contrôle social en Chine (certainement plus qu’au Québec) exercé par la famille et par l’institution scolaire sur les enfants, les ados et même les jeunes adultes. En d’autres mots, alors qu’au Québec ces instances traditionnelles de socialisation et de contrôle social ont perdu beaucoup de leur emprise, cela ne semble pas être le cas dans l’Empire du Milieu. Par exemple, j’ai pu constater à maintes reprises l’autorité a priori dont était revêtu l’enseignant vis-à-vis de ses étudiants. Nous avons également recueilli plusieurs témoignages qui dénotaient une vie de jeunes adultes fortement régulés par des normes strictes et des valeurs traditionnelles où semblent primer la docilité et le conformisme culturel; famille et école encadrant, par exemple, assez sévèrement le choix des amis à fréquenter, celui du domaine d’études ou encore celui de l’éventuel conjoint. Il est cependant intéressant de constater que j’ai quand même pu voir poindre un certain désir de s’émanciper un tant soit peu de structures perçues progressivement comme étouffantes dans une société en pleine mutation et rattrapée par la modernité individualiste et matérialiste.
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1er juin
Jour 4 : Chronique Tianjinoise
Par Mathilde Marquis-Gobeille
C’est la première journée de pluie depuis notre arrivée, mais par chance, notre agenda n’indique aucune activité à l’extérieur. Au matin, les premiers maux de ventre se font sentir dans le groupe, mais rien de bien grave. On dirait bien que la nourriture chinoise fait effet! Après déjeuner, on termine de se préparer pour aller à l’Université où nous attend une journée bien remplie par des débats! Nous nous séparons dans deux classes différentes pour faire deux débats en simultané. Les équipes sont composées d’étudiants chinois et québécois. Somme toute, nous avons été plus loquaces que nos coéquipiers chinois. C’est toutefois très compréhensible étant donné leur niveau de français. À la mi-journée, on se sépare en petits groupes pour aller dîner. Certains ont mangé à la cantine de l’Université et quelques autres, dont moi, ont préféré renouer avec la bouffe occidentale dans un resto situé à l’extérieur du campus. Ce bref épisode mérite d’être raconté. En effet, le service des Chinois dans les restaurants est très différent de celui au Québec. En Chine, nous ne donnons pas de pourboire, mais par moment, je comprends mieux pourquoi, car les serveurs nous apportent peu de chose sans qu’on le leur demande. Alors, nous avons attendu très longtemps avant d’avoir notre bonne pizza (oui oui, en Chine!), le serveur apportait un breuvage à la fois, nous avons reçu du gâteau au chocolat avant de recevoir tous les breuvages pour tout le monde et nous n’avons même pas eu le temps de manger nos desserts. Bref c’était singulier comme service! Après dîner, nous avons poursuivi les débats, il n’en restait qu’un, étant donné que chacun avait une durée d’environs une heure.
Une fois les débats terminés, vers 14 h 30, nous commençons la deuxième activité du jour, la calligraphie. C’est super intéressant! D’abord, nous avons eu un petit historique sur l’écriture chinoise puis nous avons appris la technique grâce à trois étudiantes de l’université de Nankai. Elles nous ont montré des caractères divers, comme celui signifiant « éternel ». L’histoire de la calligraphie se confond en partie avec celle de la Chine. Chaque enfant apprend à maîtriser cet art graphique ancien et tout Chinois est fier de perpétuer cette tradition populaire. Auparavant, chacun de ces signes avait une très proche ressemblance avec leur référent concret. L’idéogramme du feu, par exemple, ressemblait beaucoup au dessin d’un feu de camp. On pouvait deviner le sens très facilement, car c’était plus proche d’un dessin que de l’écriture qu’on connaît aujourd’hui. La calligraphie chinoise a un côté très ésotérique, car ce n’est pas acquis par tout le monde de comprendre le sens et la culture de ses signes, il faut étudier et apprendre la culture chinoise pour pouvoir déchiffrer cette écriture si artistique.
Après le cours de calligraphie, Renjian, notre enseignant de mandarin au Cégep, qui est lui aussi en Chine pour une partie de l’été, nous attend à l’hôtel pour nous emmener au restaurant de son père dans Tianjin. C’est vraiment très gentil de sa part, car il a tout organisé pour que ce soit parfait, il a loué un autobus, et a tout arrangé avec son père. Vers 18 h, on arrive. Tout ce que j’ai à dire c’est « WOW ». C’est vraiment un restaurant luxueux. Nous sommes accueillis par des valets qui nous aident à traverser la rue en sécurité (quel bordel la circulation en Chine!). La décoration intérieure et extérieure est très impressionnante. Les employés sont super bien habillés, j’irais même jusqu’à dire qu’ils sont « classes »! On se sent extrêmement touriste, je sais que nous le sommes, mais nous n’avons pas l’impression d’avoir la tenue adéquate. Bref, ça ne change pas le fait qu’on va s’asseoir dans une très grande salle au troisième étage où il y a deux grandes tables rondes avec des décorations dorées, de grandes boiseries, des bancs et des divans avec des motifs dorés. C’est un décor assez traditionnel, mais plus chic. En d’autres mots, c’est majestueux! On s’assoit, puis tranquillement, la serveuse apporte de magnifiques plats de tous les genres. Puis elle en apporte d’autres et d’autres et d’autres, jusqu’à n’être plus capable de manger quoi que ce soit. Vers la fin du repas, elle nous amène de quoi se faire des nouilles traditionnelles. Cependant, la faim n’y était plus et c’est la serveuse qui nous a monté nos bols, il y avait assurément trop de nourriture pour l’espace qui nous restait. En somme, nous finissons ce repas par un thé puis une petite séance photo avec les employés du restaurant, si énervés de nous voir. On a vraiment eu une chance unique de manger dans un tel restaurant et d’en être invité. La soirée se termine tranquillement, la moitié du groupe reste dans le quartier pour visiter un peu et l’autre rentre pour se reposer.
Comme dans toutes les sociétés, il y a des classes sociales en Chine et cela m’a sauté aux yeux lors de cette soirée passée au restaurant de Rejian. En effet, c’est un restaurant haut de gamme pour ainsi dire que son père possède. On peut facilement affirmer sans trop grand risque de se tromper que ce sont seulement les biens nantis de Tianjin (une ville qui compte autour de 10 millions d’habitants - la quatrième en terme démographique) qui peuvent se permettre d’y aller. De plus, en m’y rendant, j’ai pu constater l’existence de ghettos de pauvreté juste à côté de nouveaux quartiers d’affaires. Des buildings tout neufs dominant une artère commerciale côtoient ainsi les laissés-pour-compte de l’extraordinaire décollage économique de la Chine. Les inégalités sociales en termes de richesse et de conditions de vie sont donc pour le moins visibles pour la touriste que je suis. Force est de constater que le « grand bond en avant » des uns peut signifier un recul (une détérioration des conditions d’existence) pour d’autres.
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2 juin
Jour 5 : La journée des adieux
Par Laurence Tô
Ce matin, plusieurs font la grasse matinée puisqu’au lieu du traditionnel rendez-vous matinal de 8 h devant le collège des langues étrangères de l’Université de Nankai, notre rendez-vous est à 9 h 40! À l’agenda aujourd’hui : la remise des prix récompensant les 3 meilleures équipes de débatteurs. Après cette remise (ponctuée par plusieurs mains d’applaudissements) et les quelques discours protocolaires (ceux de Mme Li et des professeurs chinois et québécois), les étudiants ont été libérés pour 30 minutes. Aussi, en ai-je profité pour visiter les dortoirs des garçons. Ces derniers sont quatre par chambre alors que les filles sont six. L’étudiant chinois avec qui j’étais ne cessait de me dire à quel point sa chambre était en désordre. Arrivé sur place, je n’ai pu que constater que sa notion de désordre était bien différente de la mienne. Sa chambre lui semblait désordonnée alors qu’elle me semblait parfaitement bien rangée comparée aux nôtres. De plus, il insistait beaucoup pour me dire qu’il dormait à côté du représentant de classe du département de russe. Ce qui, pour moi, m’apparaissait comme un fait sans importance, le gonflait de fierté. De même, la représentante de la classe du département de français aidait beaucoup quand il s’agissait de l’organisation des activités. Elle disait souvent aux autres étudiants ce qu’ils devaient faire. Celle-ci était très écoutée et respectée par ses camarades. Elle semblait bénéficier d’un statut exceptionnel parmi ses pairs. Comment expliquer cela? C’est là que la sociologie peut nous être fort utile. En effet, les sociologues possèdent tout un appareil conceptuel permettant de rendre compte de la position sociale relative occupée par chaque membre d’une société.
Concernant la Chine, on peut certainement faire l’hypothèse qui suit : dans ce modèle original de société où l’économie de marché s’accommode fort bien d’un régime politique autoritaire, les chances pour quelqu’un du peuple (peu doté de capital social et économique par son origine modeste) de connaître un meilleur sort passe d’abord par l’école, c’est-à-dire par l’acquisition d’un capital scolaire important. Ce capital culturel augmentera significativement ses chances de jouer un rôle social et d’atteindre un statut social qui lui procureront respect et prestige dans son milieu social, et ce, quel qu’il soit.
Nous avons ensuite mangé au 3e étage de la cantine. Cet étage, contrairement aux autres, est utilisé pour les grandes réceptions étant donné qu’il a l’apparence d’un restaurant; les tables peuvent accueillir une dizaine de personnes. Les plats se succédaient dangereusement, à un point tel que je crus exploser. La quantité de nourriture était impressionnante! Après un copieux repas, une longue séance de photos parsemée d’émotions a eu lieu. Les adieux furent déchirants pour plusieurs : les étudiants chinois nous suivirent jusqu’à l’autobus en nous disant « au revoir ». C’est donc en essuyant quelques larmes que le trajet d’autobus vers la Grande Muraille commença.
Au cours de la route, nous avons constaté que l’étalement urbain est réellement important en Chine ou du moins à Tianjin. En effet, après deux heures de route, nous étions encore dans la région métropolitaine de Tianjin. Cette ville près de Beijing prend de plus en plus d’importance, à un point tel que les banlieues des deux villes se superposent! Aussi, au cours de ce fameux trajet, on pouvait observer de grands champs et plusieurs immeubles à logements. Tout ceci montre bien que l’étalement urbain peut mener à l’utilisation des terres agricoles afin que la ville puisse prendre de l’expansion. Le trajet d’autobus a donné des hauts le cœur à plusieurs globules. Après trois heures de zigzag et d’arrêts brusques, nous sommes arrivés à l’auberge caractérisée par sa grande rusticité. Avec ses petites chambres monacales composées de lits matelas en bois, cette auberge ressemblait davantage à un monastère!
Après avoir joué moi-même au chasseur d’insectes dans plusieurs chambres, nous avons visité la célébrissime muraille de soir et avons pu voir à quel point elle est sublime. Une création humaine entourée de verdure et de montagnes, que demander de plus? Nous y sommes restés jusqu’à ce que la nuit tombe. Nous sommes restés en petits groupes, assis sur la muraille à parler. Ce fut une belle soirée au clair de lune qui a réussi à calmer quelques membres du groupe qui étaient surexcités devant un si beau paysage. C’est après une nuit amusante sur la muraille que nous sommes allés nous coucher pour nous préparer à une autre journée remplie d’activités.
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3 juin
Jour 6 : Quand la muraille donne faim
Par Chanelle Lefebvre
Ce matin, nous nous sommes réveillés après une dure nuit de sommeil. Elle a été « dure » (un matelas de bois!), mais elle en a valu la peine! L’auberge où nous sommes est si près de la muraille qu’il nous faut peu de temps pour nous y rendre. À 8 h 30, nous étions sur la muraille. Wow, le plus beau paysage que j’ai eu la chance de voir dans ma vie. C’était vraiment un paysage à couper le souffle. Il n’y avait pas de soleil et beaucoup de brume. J’adore la brume, elle rend la muraille si mystérieuse et si belle. Aller sur l’une des merveilles du monde, ce n’est pas seulement une belle vue, c’est aussi beaucoup d’escaliers escarpés et d’essoufflement. Les plus athlétiques d’entre nous en ont parcouru une dizaine de km ponctués de points de vue (des tours de guet) sur des paysages fabuleux.
Longue de 10 000 km, ce long mur de pierre serpente la Chine depuis le 15e siècle. La muraille se situe au nord de la Chine. L’histoire de la Chine est multiséculaire. Il y a eu une succession d’empereurs et de plusieurs dynasties. La majeure partie de la muraille a été construite par la dynastie des Ming. L’empereur Yongle a en fait voulu fortifier celle-ci puisqu’il craignait l’invasion des Mongols. Elle s’est toutefois avérée peu efficace puisque les Mongols ont contourné la muraille.
Certaines d’entre nous ont plutôt décidé de terminer le trajet à dos de cheval. La randonnée à cheval s’est déroulée dans la forêt près de la muraille. J’ai adoré la promenade, nous avons même aperçu la muraille au loin. Faire du cheval près de la grande muraille de Chine a vraiment été une expérience unique!
Nous avons ensuite dîné chez l’habitant, c’est à dire dans une petite salle attenante à une cuisine familiale dans la champagne chinoise. Il y avait, encore une fois, de la nourriture pour une armée. Ensuite, ce fut le retour vers Pékin, cette imposante métropole de 22 millions d’habitants. Arrive à l’hôtel, nous étions plus qu’heureux de constater que celui-ci était très luxueux. Enfin, me suis-je dit, je vais enfin connaître une bonne nuit de sommeil! Le soir, c’est un souper occidental qui nous attendait. En entrée, il y avait du saumon fumé et une soupe, comme plat principal il y avait des cannellonis, du poisson ou du canard et comme dessert un gâteau forêt-noire.
Suite à ce repas occidental, nous sommes allés visiter le marché alimentaire. Que de surprises! Une odeur particulière (celle du fromage de soya), des drôles de «bébittes» à déguster (scorpions et serpents grillés sur charbon de bois). Beaucoup de pékinois déambulaient avec ce délice au bout de leurs bâtonnets de bois. On observe en Chine une culture alimentaire et des manières de tables qui nous ont paru a priori un peu bizarres parce que s’éloignant de nos propres modèles normatifs. Tout d’abord, il est très rare de voir sur notre table des ustensiles, il y a toujours des baguettes. De plus, il n’y a pas comme chez nous de service individuel; tous les plats (légumes sautés, une ou deux viandes braisées souvent accompagnées d’arachides, riz, dumplings, pain vapeur, soupe, etc.) sont posés successivement sur un plateau tournant au centre de la table. Les convives n’ont qu’à se servir eux-mêmes au fil du repas, toujours agrémenté de nombreux toasts. À cet égard, il est mal vu de boire seul; le rituel veut que nous attendions les autres pour nous désaltérer. Enfin alors qu’au Québec, nous nous contentons d’entrechoquer les verres lors d’un toast, en Chine, il est d’usage de donner quelques petits coups sur le bord du plateau. Comme quoi, les modèles normatifs régulant le contenu (les aliments comestibles), les manières de les apprêter et les manières de table diffèrent selon les cultures.
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4 juin
Jour 7 : L’empire de la marque China
Par Laurie Sabourin
Une nouvelle journée s’amorce à Pékin et les globules se réveillent enthousiastes à l’idée de débuter la visite de l’immense capitale de l’Empire du Milieu. Vu l’agenda de la journée extrêmement chargé, la bonne nuit de sommeil dans un lit douillet a fait le plus grand bien… surtout après celle passée à l’auberge de la muraille!
Ce matin, notre premier arrêt a été le Collège impérial et le temple en l’honneur de Confucius, un sage qui a marqué profondément la culture chinoise. En fait, il est assez difficile d’avoir une nette compréhension de la chine contemporaine sans connaître quelque peu les éléments essentiels du confucianisme. La visite de ce lieu qui était à l’époque destiné à l’éducation de l’élite chinoise a été particulièrement impressionnante puisque c’était pour plusieurs un premier contact avec l’architecture de style impérial; rares sont ceux qui n’ont pas été impressionnés par les grands bâtiments aux couleurs éclatantes de rouge et de doré. Ensuite, nous avons fait un court arrêt au Zoo de Beijing où nous avons pu observer des pandas géants avant d’aller faire la visite du Palais d’été situé en plein cœur de Pékin, mais où l’on retrouve tout de même un très grand lac et où règne une tranquillité quelque peu déconcertante. Le lieu où se situe le Palais d’été a été apprécié par de nombreux empereurs, mais sa prestance actuelle est un lègue de l’impératrice Cixi ayant vécue au XIXe siècle. Suite à la promenade dans les jardins du Palais d’été, nous avons retrouvé le rythme de la ville et nous nous sommes rendus à un magasin de perles d’eau douce ou plusieurs ont mis la main sur de beaux bijoux à prix très abordables. Par la suite, nous avons eu la chance de nous rendre sur le site des Jeux olympiques de 2008 où nous avons pu entrer dans le nid d’oiseau et voir de l’extérieur l’impressionnant cube d’eau. Finalement, cette journée bien remplie s’est conclue à l’opéra de Pékin pendant lequel plusieurs d’entre nous, assommés par la fatigue, ont roupillé quelque peu…
Les 7, 8 et 9 juin prochains, des milliers d’étudiants chinois auront à passer un examen très exigeant nommé le Gaokao. Celui-ci a une grande importance pour eux puisque, selon le classement, il détermine l’université et le programme dans lequel ils pourront entreprendre des études supérieures. Pour ces étudiants, la réussite de cet examen est donc primordiale afin de s’assurer un avenir prometteur. Lors de la visite du Collège impérial, nous avons appris que cette importance particulière accordée à certains examens est une véritable tradition chinoise. En effet, les citoyens de l’époque devaient aussi se soumettre à un examen exigeant, cette fois nommé l’examen impérial. À la suite de cette épreuve qui durait 3 jours et 3 nuits, seulement quelques surdoués s’étant le mieux classés avaient la chance d’étudier au Collège impérial et de recevoir les meilleurs enseignements de la Chine à cette époque. Par la suite, ces étudiants pouvaient obtenir des postes de hauts fonctionnaires et ainsi honorer leur famille en ayant un poste de prestige dans la haute société chinoise.
Les Jeux olympiques de 2008 à Pékin ont sans doute contribué au renouvellement de l’image de la Chine sur la scène internationale. Évènement prestigieux regardé par des milliards de téléspectateurs à travers le monde, il s’agissait de montrer au monde entier leur savoir-faire et d’imposer définitivement un nouveau «branding» : la Chine ce n’est plus le pays où les droits de l’homme sont mis à mal, mais c’est dorénavant une puissance politique et économique incontournable qui ne tolérera plus aucune remontrance de l’Occident. Il y avait certainement, dans la tenue de ces jeux, un enjeu symbolique primordial pour les dirigeants chinois.
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Cette page contient les textes des jours 1 à 7 (semaine 1).
Textes du jour 8 au jour 14 (5 juin au 11 juin 2012)
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29 mai
Jour 1 : Le Grand départ
Par Annie Leporé
Aujourd’hui, c’est le grand départ vers la Chine. On se réveille tôt, on se prépare et nous allons à l’aéroport. Après un départ émotif pour certains, nous passons la sécurité et allons déjeuner. Nous attendons ensuite notre premier vol, direction Toronto. Un peu avant 11h, nous embarquons dans l’avion et c’est le décollage pour un peu plus qu’une heure de vol. C’est à peine débarqués de l’avion que nous apprenons que notre second vol, celui de Toronto vers Pékin, sera en retard de presque 3 heures. C’est un peu avant l’embarquement (vers 18h.) que la fatigue commence à se faire sentir. Après environ 6h d’attente, nous décollons enfin direction Pékin. Durant ce vol, certains parmi nous n’ont presque pas dormi. Après environ 13h de vol, nous atterrissons enfin en Chine. Un magnifique terminal d’aéroport, une immense coquille d’acier et de verre, bariolée de pubs d’objets de luxe, nous accueille dans l’Empire du Milieu. Nous pourrions être à Berlin ou à Paris si ce n’étaient des Chinois…
Notre voyage débute enfin pour de vrai. Après avoir passé les douanes et récupérer nos bagages, nous faisons la rencontre d’une professeure de l’Université de Nankai venue pour nous mener à bon port. Après 13h de vol, c’est environ 2h d’autobus qui nous attendent. Nous mettons nos sacs dans l’autobus et nous partons vers Tianjin, notre première destination, l’endroit de notre stage.
En cours de route, je n’ai pas dormi mais observé en sociologue amateur le paysage qui s’offrait difficilement à mon regard (la noirceur étant tombée). Ce que j’ai remarqué d’abord, c’est le nombre d’autobus et de camions qui crachent leur diesel sur des bretelles d’autoroutes qui semblent se multiplier à l’infini dans cette banlieue lointaine de Pékin. C’est d’ailleurs l’odeur de diesel, mêlée à celle - peu ragoutante - d’urine provenant des toilettes situées pourtant a une cinquantaine de mètres de là, qui a foncé sur les profs et les 2 ou 3 globules lorsqu’ils ont sortis du bus quelques instants pour aller chercher des victuailles (des biscuits essentiellement) dans une sorte de dépanneur chinois. Ce dernier (qui avait des ressemblances, aux dires de Benoit, avec leurs homologues des pays de l’est avant la chute du Mur de Berlin) était constitué d’une pièce sombre et mal éclairée, de murs suintant la pauvreté et l’ennui, d’étagères de marchandises peu appétissantes malgré leurs enveloppes criardes. Bref bilan de cette étude sociologique spontanée : l’industrie automobile a belles années devant elle, les vendeurs d’asphaltes, de bétons et de bonbons aussi...les écologistes et nos héritiers moins…
Nous arrivons enfin (il est minuit) à notre hôtel. Outre des chambres qui, bizarrement, comportent une salle de bain complètement vitrée (un crime de lèse-intimité pour nous), les normes occidentales de confort liées à un tel établissement sont heureusement respectées. Aussi, après avoir pris une bonne douche, nous allons tous nous coucher. Notre premier et long jour du voyage est déjà terminé.
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30 mai
Jour 2 (en deux parties)
Partie 1 : Quand le Québec et la Chine se rencontrent
Par : Maude Laparé
Bip bip bip! 7h. Bon matin la Chine! C’est avec courage, détermination et des cernes que les 23 globules et leurs chers accompagnateurs traînent leurs pieds jusqu’au restaurant de l’hôtel pour un premier déjeuner chinois. Au menu : riz frit, œufs à la coque, petits pains à la vapeur, lait chaud, toasts, etc. Pleins de choses que nous, globules, sommes habitués de manger si tôt dans la journée (non). Allez l’amie, t’es en Chine, fais pas ta difficile. Une fois le déjeuner terminé et nos talents avec les baguettes démontrés, c’est un départ pour l’université accompagnés de la charmante Adèle et de l’adorable Diane. C’est sûrement le charme asiatique.
Première constatation : traverser la rue, l’université étant juste en face de notre hôtel, s’avère plus difficile que je ne me l’imaginais. Je me surprends d’ailleurs encore de ne pas avoir fait une crise de panique. Il faut dire que 25 petits Québécois tremblants sur un coin de rue, c’est un bien beau spectacle. Description : une piste cyclable, 3 voies de circulation d’un côté et de l’autre, et une autre piste cyclable de l’autre côté. Les dizaines de vélos sur la piste cyclable ne s’arrêtent pas. Le truc : faire comme eux et foncer dans le tas. Disons que le réflexe québécois de s’arrêter pour laisser les gens passer nous mène plutôt à se faire frapper par un vélo ou un scooter. Sinon les autos s’en donnent à cœur joie à tenter de passer dans le groupe de piétons qui attend nerveusement (nous les Québécois, les Chinois sont plutôt zen) entre deux voies pour traverser la rue. Comme diraient les Colocs : tassez-vous de d’là. On s’y habitue.
Après la traversée réussie de la rue, nous voilà arrivés sur le plus gros campus d’université que je n’ai jamais vu. On nous guide à l’institut des langues étrangères. Dans l’auditorium, une rangée de petits yeux bridés nous observent avec curiosité. On s’installe, on écoute quelques discours. Le stage est officiellement commencé. Comme dirait Diane : maintenant on commence (essayez d’imaginer l’accent chinois).
Le jumelage s’est fait simplement. En gros, on a laissé les Québécois libres d’aller voir les Chinois, et les Chinois libres d’aller socialiser avec les Québécois. Ainsi nous faisons la connaissance de Brigitte, Léa, Léon, Didier, Aurélie, Céline, Ciel, choisis d’une liste de noms français qui leur a été donnée en début de leur session. Puis, on s’installe pour écouter les oraux.
Pendant les oraux sur le Québec, on voit bien que les universitaires ne comprennent pas trop bien, mais l’effort de compréhension est là (les ordinateurs de traduction sont bien présents). Vient le tour des étudiants chinois. Deux oraux : l’un divisé en deux parties porte sur l’administration de la Chine et sur le journal d’un touriste dans la ville de Tianjin, et l’autre sur le quotidien d’un étudiant de l’université de Nankai et le parcours scolaire chinois. Nous avons droit à un français très bien parlé malgré un accent chinois prononcé et une toute petite gêne.
Pause toilette entre les oraux québécois et chinois. Deux constatations se forment dans mon esprit et probablement dans celui de plusieurs de mes collègues québécoises : toilettes turques et oubli de papier pour s’essuyer. Bravo ma fille. Voyez-vous, en Chine, les toilettes, pour la plupart, sont des trous. Il faut donc s’accroupir pour faire ses besoins. Préparez –vous pour le retour d’Option Globe et leurs cuisses d’acier. Aussi, vous trouverez rarement du papier de toilette pour vous essuyer. Il est de notre responsabilité d’en avoir avec nous. Heureusement, nos nouveaux amis chinois en ont. Vous ai-je précisé que les portes de toilette ne se barrent pas à l’université? Aller aux toilettes en horde de filles a enfin une utilité : «Chanelle viens avec moi, y faut que tu me tiennes la porte!» Bref, on se marre bien.
Après les oraux, nous voilà affamés. L’étudiant chinois avec qui nous sommes jumelés est chargé de faire en sorte qu’on ne meure pas de faim. Direction cafétéria. Nous voici donc devant deux étages de foire alimentaire à bas prix. Riz (miam), légumes (miam), viande (miam), soupe (miam), raviolis (miam), nouilles (miam), etc. Demandez et vous aurez. Par contre, avant de manger, il faut se trouver une place. Difficile. C’est qu’ils sont environ 30 000 étudiants dans cette université, donc on se doute bien que ça se remplit rapidement là-dedans. En plus, c’est trompeur, car il ne suffit que de laisser un petit objet quelque chose pour réserver une table. «Viens Léa la table là-bas est disponible!» Oups non quelqu’un y a laissé ses clés de voiture. Sinon pour ce qui est de la nourriture, c’est délicieux. En tout cas, laissez-moi vous dire qu’ils sont facilement reconnaissables ces globules dans cette marée de cheveux noirs et raides. Hahaha.
Leçon de la journée : si tu es dégoûté par les toilettes turques, traumatisé par la traversée de la rue, troublé par le riz au déjeuner et que ça te donne envie de chialer, je n’ai qu’un conseil : ravale ta haine et ton ethnocentrisme, tu es en Chine. On n’a pas fait 13 heures de vol pour venir se plaindre. Rappelle-toi qu’ici tout ça est normal et que ce n’est pas parce que tu as été élevé dans une autre culture que nécessairement tout est mieux chez toi.
Jour 2
Partie 2 : La Chine et le Québec, deux mondes parallèles…
Par : Alexandra Deschamps
Après un excellent dîner à la cantine de la faculté des langues étrangères de l’université de Nankai, nos collègues chinois nous ont accompagnés jusqu’à la bibliothèque, où plusieurs ordinateurs étaient mis à notre disposition. Les étudiants de Globe en ont profité pour donner des nouvelles à leurs proches, disons que plusieurs étaient nostalgiques, non seulement parce qu’ils ont réalisé que nous étions complètement à l’autre bout du monde et parce que cela amplifiait la distance que nous avions avec notre famille. Il est évident que la fatigue en est aussi pour beaucoup! Ensuite, nous nous sommes dirigés vers la classe pour la deuxième partie des oraux.
Comme les six premières, les six dernières équipes se sont très bien débrouillées, malgré la grande fatigue qui prenait de plus en plus de place dans chacun. Le moment le plus difficile a été vers 3 heures, car nous avions l’impression qu’il était 3 heures du matin! Les oraux des Chinois étaient très intéressants, ceux-ci dressaient un merveilleux portrait de notre pays adoptif pour les trois prochaines semaines. Certains abordaient des thèmes tels les vêtements traditionnels, les endroits les plus beaux de la Chine et évidemment la nourriture chinoise et la fameuse technique des baguettes!
Après les oraux, les étudiants chinois nous ont fait faire une visite du campus de l’université de Nankai. On aurait dit que le campus formait une ville à lui seul, c’était immense. De plus, nous avons visité une galerie d’art qui était située sur ce même campus. Les œuvres étaient toutes du même peintre (que je ne peux ni écrire ni nommer).
Ensuite, nous avons été souper avec nos nouveaux amis chinois et c’est d’ailleurs pendant cette aventure que nous avons appris à mieux les connaître. J’utilise le terme «aventure» puisque prendre un taxi en Chine en est véritablement une! Il y avait plusieurs équipes qui étaient chacune formées d’un Chinois et de trois Québécois. En fait, durant tout le trajet, j’ai eu l’impression que j’étais dans une jungle, car il y avait des milliers de klaxons à chaque seconde, des brusques coups de volant à chaque minute et un piéton ou un cycliste qui passait très près de se faire frapper à chaque 2 minutes. Le chauffeur gardait en tout temps une main sur le klaxon et l’autre servait pour le volant et le bras de vitesse. Le souper s’est très bien déroulé et tout était excellent. Typiquement traditionnel avec la table en rond et les plats communs au milieu de la table. Nos collègues du pays sont d’une grande bonté, ils s’assurent en tout temps que nous passions le plus parfait des séjours dans leur université.
C’est vraiment dans le taxi que j’ai réalisé que j’étais très loin de chez moi, car j’avais l’impression de vivre dans un monde parallèle qu’est la Chine. Par exemple, il n’y a aucune priorité piétonnière en Chine, peu d’arrêt-stop et peu de feux de circulation. Cela ne signifie pas le désordre le plus complet pour autant. Les Chinois semblent bien satisfaits de leurs manières de se comporter sur les routes. C’est que d’autres normes que les nôtres régissent l’usage de l’espace public et la circulation en milieu urbain. Il est ainsi indispensable de garder l’esprit ouvert, car il est très facile de porter des jugements sur les habitudes de vie des Chinois qui sont différentes des nôtres.
La grande barrière de la langue, la circulation, la nourriture, les toilettes et la température nous a fait comprendre et vivre le choc culturel. Le fait de vivre un tel choc nous oblige à mesurer la distance qui nous sépare de notre chez-soi et de notre propre culture, on prend soudainement conscience de l’effort à faire pour se détacher de nos habitudes et de nos valeurs familières. Comprendre plutôt que de juger est donc un précepte que tout observateur étranger a intérêt à adopter s’il veut pleinement profiter de son voyage en Chine.
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31 mai
Jour 3 (en deux parties)
Partie 1 : L’esprit grand ouvert
Par Vincent Fortier
Une autre journée se lève sur l’Empire du Milieu. Tout le monde semble reprendre la forme après ce vol d’avion assez difficile. Un soleil radieux resplendit dans les fenêtres de nos chambres. Tout le monde se rencontre autour de 7h pour le petit déjeuner de l’hôtel. Au menu, riz, petites pâtes feuilletées, de nombreux légumes et de melon d’eau. Ce déjeuner, loin d’être commun pour nous, n’est pas mauvais du tout!
Par la suite, nous avions une activité assez spéciale de prévue : du tai-chi ball. Pensant que nous allions pratiquer du tai-chi traditionnel, nous avions hâte à cette activité. Tous réunis à l’entrée de l’université vers 8h, nous attendions Madame Li qui est la directrice du Collège des langues étrangères. Elle arriva finalement avec deux gros sacs dans ses mains; l’un contenant des balles avec du sable à l’intérieur et l’autre, des raquettes ressemblant à des raquettes de tennis avec un fond en plastique souple sur lequel on retrouve imprimé le symbole bicolore (rouge et bleu) du yin-yang.
Il y avait trois professeures qui nous ont enseigné cet art, soit une enseignante de l’université de Nankai, la championne de l’université dans la discipline et la championne de la ville de Tianjin dans cette même discipline. Le tout commença par une démonstration de nos hôtes. À prime abord, cette discipline semblait impossible à réaliser. Elles nous ont donc montré les mouvements plus faciles, ce que certains d’entre nous ont réussi avec brio. Par la suite, ils ont continué à nous montrer d’autres mouvements qui étaient de plus en plus compliqués. En fait, cela ressemble à une sorte de numéro d’équilibriste et de ballet classique à la fois où il s’agit de garder la balle tout près de la raquette en la faisant tournoyer d’une manière très élégante, et ce, tout en effectuant une chorégraphie artistique. Malgré les nombreuses explications fournies en mandarin par les professeures (et traduites en français par une étudiante-interprète), nous avons vite pris conscience que la simple maîtrise des rudiments de base de cette nouvelle discipline (elle est apparue en 1992) sport nous demanderait beaucoup d’heures de pratique! Ensuite, ils nous ont montré une autre manière de pratiquer le tai-chi ball. Plus nettement sportive qu’artistique, cette manière de la pratiquer est encore une fois d’effectuer un enchaînement de mouvements mais, cette fois-ci, en faisant des passes à un(e) partenaire de jeu. Pas simple du tout ! C’est même devenu une discipline sportive pour laquelle il existe des championnats du monde.
Le tai-chi ball comme tout sport ou toute forme d’art est une production culturelle et sociale. Il reflète inévitablement la singularité de la société et de la culture dans laquelle il a émergé. Ainsi, on peut difficilement penser qu’une telle discipline (un sport?, une forme d’art?, une discipline spirituelle?, les trois à la fois?) ait pu prendre forme aux États-Unis par exemple. Le tai-chi ball n’est pas le football américain! Alors que ce dernier est un sport de compétition nettement caractérisé par sa dimension guerrière (les lignes ennemies, les stratégies d’attaques et de défensive, les plaqués, etc.) et constitue une sorte de métaphore de la société capitaliste et de la culture de masse américaine (pensez aux valeurs dominantes : compétition, productivité, conquête des marchés, etc.), le tai-chi ball ne pouvait qu’être inventé par des Chinois, héritiers d’une culture plusieurs fois millénaire privilégiant la sagesse, le contrôle de l’esprit et du corps au lieu d’une idéologie guerrière, plus agressive. Cette culture est typique et ce sport démontre ce qu’ils appellent le yin et le yang, qui représente les opposés qui forment un équilibre dans la société chinoise. Cet équilibre permet, dans leur culture, d’atteindre la sagesse et le bonheur.
Jour 3
Partie 2 : L’esprit grand ouvert
Par Cassandre Ares
Suite à une matinée bien chargée, nous avons eu droit à un dîner offert, à l’hôtel, par l’Université de Nankai. Ce fut notre deuxième dîner et une fois de plus, goût et saveurs nouvelles se mélangeaient dans nos assiettes. Par la suite, bien repus, nous nous sommes dirigés vers le campus de l’université ou un autobus nous attendait devant la faculté des langues. La cinquième meilleure école secondaire de Tianjin nous a ouvert ses portes pour nous faire visiter son campus et ses différents bâtiments. Le directeur de cette école nous a fièrement accueillis, nous faisant visiter la bibliothèque, les différentes salles d’études ainsi que le département de psychologie. Il était heureux de nous recevoir dans son établissement et de nous expliquer la qualité de l’enseignement qui s’y donnait.
Alors que nous pensions avoir terminé la visite, les étudiants d’Option Globe se sont vu offrir une belle surprise. Le directeur nous a dirigés vers une classe où des étudiants chinois âgés de 16 ans apprenaient le français. Nous avons assisté à ce cours de langue tout en prenant conscience que le français est une langue bien difficile à maîtriser pour de jeunes étudiants. Leurs méthodes d’enseignement diffèrent beaucoup des nôtres, ils utilisaient beaucoup de dialogues audio afin de développer des réponses de bases pour des situations simples du quotidien comme commander un plat au restaurant.
Le professeur de français, qui enseignait à ce groupe, nous a alors dit que nous pouvions parler avec les jeunes étudiants, car les cours étaient terminés. Les différentes conversations, d’abord un peu timides, se sont par la suite teintées de rire et d’exclamation, car nous étions impressionnés de constater qu’après seulement 2 ans, ils maîtrisaient aussi bien le français. C’est toujours drôle de se rendre compte, lorsque nous parlons avec les étudiants chinois, qu’il y en a toujours quelques-uns qui nous prennent en photo en souriant dans un coin. Ils sont parfois si timides et nous avons parfois tendance à oublier que, pour eux, nous sommes « nouveaux » et « intrigants ». Suite à ce riche échange, l’école secondaire nous a offert un petit cours de mandarin où nous avons pu nous dérouiller et où nous avons bien ri, car Jean-François et Benoit aussi ont dû se débrouiller devant les étudiants chinois.
Nous avons ensuite quitté l’école secondaire et certains étudiants d’Option Globe sont restés dans le quartier avec Benoit et certains étudiants chinois pour aller souper alors que d’autres, avec Jean-François, sont retournés manger près de l’hôtel. C’est durant cette soirée que nous avons interrogé les étudiants sur les sujets de nos problématiques que nous avions construits au Québec. Après en avoir discuté avec plusieurs, j’ai confirmé que les étudiants de l’université de Nankai étaient très ouverts au sujet de nos recherches et se sont laissés aller à nous expliquer leur point de vue sur les questions qui bouillaient en nous. Ces échanges furent enrichissants et ô combien surprenants, car nous étions très reconnaissants à leur égard de se livrer à nous ainsi, ce qui nous permettait de confirmer nos hypothèses rédigées à Montréal.
Suite à cette deuxième journée bien remplie à l’université, je suis enfin amené à formuler une hypothèse « chinoise » pour ainsi dire. Je la formule comme suit : il existe un fort contrôle social en Chine (certainement plus qu’au Québec) exercé par la famille et par l’institution scolaire sur les enfants, les ados et même les jeunes adultes. En d’autres mots, alors qu’au Québec ces instances traditionnelles de socialisation et de contrôle social ont perdu beaucoup de leur emprise, cela ne semble pas être le cas dans l’Empire du Milieu. Par exemple, j’ai pu constater à maintes reprises l’autorité a priori dont était revêtu l’enseignant vis-à-vis de ses étudiants. Nous avons également recueilli plusieurs témoignages qui dénotaient une vie de jeunes adultes fortement régulés par des normes strictes et des valeurs traditionnelles où semblent primer la docilité et le conformisme culturel; famille et école encadrant, par exemple, assez sévèrement le choix des amis à fréquenter, celui du domaine d’études ou encore celui de l’éventuel conjoint. Il est cependant intéressant de constater que j’ai quand même pu voir poindre un certain désir de s’émanciper un tant soit peu de structures perçues progressivement comme étouffantes dans une société en pleine mutation et rattrapée par la modernité individualiste et matérialiste.
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1er juin
Jour 4 : Chronique Tianjinoise
Par Mathilde Marquis-Gobeille
C’est la première journée de pluie depuis notre arrivée, mais par chance, notre agenda n’indique aucune activité à l’extérieur. Au matin, les premiers maux de ventre se font sentir dans le groupe, mais rien de bien grave. On dirait bien que la nourriture chinoise fait effet! Après déjeuner, on termine de se préparer pour aller à l’Université où nous attend une journée bien remplie par des débats! Nous nous séparons dans deux classes différentes pour faire deux débats en simultané. Les équipes sont composées d’étudiants chinois et québécois. Somme toute, nous avons été plus loquaces que nos coéquipiers chinois. C’est toutefois très compréhensible étant donné leur niveau de français. À la mi-journée, on se sépare en petits groupes pour aller dîner. Certains ont mangé à la cantine de l’Université et quelques autres, dont moi, ont préféré renouer avec la bouffe occidentale dans un resto situé à l’extérieur du campus. Ce bref épisode mérite d’être raconté. En effet, le service des Chinois dans les restaurants est très différent de celui au Québec. En Chine, nous ne donnons pas de pourboire, mais par moment, je comprends mieux pourquoi, car les serveurs nous apportent peu de chose sans qu’on le leur demande. Alors, nous avons attendu très longtemps avant d’avoir notre bonne pizza (oui oui, en Chine!), le serveur apportait un breuvage à la fois, nous avons reçu du gâteau au chocolat avant de recevoir tous les breuvages pour tout le monde et nous n’avons même pas eu le temps de manger nos desserts. Bref c’était singulier comme service! Après dîner, nous avons poursuivi les débats, il n’en restait qu’un, étant donné que chacun avait une durée d’environs une heure.
Une fois les débats terminés, vers 14 h 30, nous commençons la deuxième activité du jour, la calligraphie. C’est super intéressant! D’abord, nous avons eu un petit historique sur l’écriture chinoise puis nous avons appris la technique grâce à trois étudiantes de l’université de Nankai. Elles nous ont montré des caractères divers, comme celui signifiant « éternel ». L’histoire de la calligraphie se confond en partie avec celle de la Chine. Chaque enfant apprend à maîtriser cet art graphique ancien et tout Chinois est fier de perpétuer cette tradition populaire. Auparavant, chacun de ces signes avait une très proche ressemblance avec leur référent concret. L’idéogramme du feu, par exemple, ressemblait beaucoup au dessin d’un feu de camp. On pouvait deviner le sens très facilement, car c’était plus proche d’un dessin que de l’écriture qu’on connaît aujourd’hui. La calligraphie chinoise a un côté très ésotérique, car ce n’est pas acquis par tout le monde de comprendre le sens et la culture de ses signes, il faut étudier et apprendre la culture chinoise pour pouvoir déchiffrer cette écriture si artistique.
Après le cours de calligraphie, Renjian, notre enseignant de mandarin au Cégep, qui est lui aussi en Chine pour une partie de l’été, nous attend à l’hôtel pour nous emmener au restaurant de son père dans Tianjin. C’est vraiment très gentil de sa part, car il a tout organisé pour que ce soit parfait, il a loué un autobus, et a tout arrangé avec son père. Vers 18 h, on arrive. Tout ce que j’ai à dire c’est « WOW ». C’est vraiment un restaurant luxueux. Nous sommes accueillis par des valets qui nous aident à traverser la rue en sécurité (quel bordel la circulation en Chine!). La décoration intérieure et extérieure est très impressionnante. Les employés sont super bien habillés, j’irais même jusqu’à dire qu’ils sont « classes »! On se sent extrêmement touriste, je sais que nous le sommes, mais nous n’avons pas l’impression d’avoir la tenue adéquate. Bref, ça ne change pas le fait qu’on va s’asseoir dans une très grande salle au troisième étage où il y a deux grandes tables rondes avec des décorations dorées, de grandes boiseries, des bancs et des divans avec des motifs dorés. C’est un décor assez traditionnel, mais plus chic. En d’autres mots, c’est majestueux! On s’assoit, puis tranquillement, la serveuse apporte de magnifiques plats de tous les genres. Puis elle en apporte d’autres et d’autres et d’autres, jusqu’à n’être plus capable de manger quoi que ce soit. Vers la fin du repas, elle nous amène de quoi se faire des nouilles traditionnelles. Cependant, la faim n’y était plus et c’est la serveuse qui nous a monté nos bols, il y avait assurément trop de nourriture pour l’espace qui nous restait. En somme, nous finissons ce repas par un thé puis une petite séance photo avec les employés du restaurant, si énervés de nous voir. On a vraiment eu une chance unique de manger dans un tel restaurant et d’en être invité. La soirée se termine tranquillement, la moitié du groupe reste dans le quartier pour visiter un peu et l’autre rentre pour se reposer.
Comme dans toutes les sociétés, il y a des classes sociales en Chine et cela m’a sauté aux yeux lors de cette soirée passée au restaurant de Rejian. En effet, c’est un restaurant haut de gamme pour ainsi dire que son père possède. On peut facilement affirmer sans trop grand risque de se tromper que ce sont seulement les biens nantis de Tianjin (une ville qui compte autour de 10 millions d’habitants - la quatrième en terme démographique) qui peuvent se permettre d’y aller. De plus, en m’y rendant, j’ai pu constater l’existence de ghettos de pauvreté juste à côté de nouveaux quartiers d’affaires. Des buildings tout neufs dominant une artère commerciale côtoient ainsi les laissés-pour-compte de l’extraordinaire décollage économique de la Chine. Les inégalités sociales en termes de richesse et de conditions de vie sont donc pour le moins visibles pour la touriste que je suis. Force est de constater que le « grand bond en avant » des uns peut signifier un recul (une détérioration des conditions d’existence) pour d’autres.
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2 juin
Jour 5 : La journée des adieux
Par Laurence Tô
Ce matin, plusieurs font la grasse matinée puisqu’au lieu du traditionnel rendez-vous matinal de 8 h devant le collège des langues étrangères de l’Université de Nankai, notre rendez-vous est à 9 h 40! À l’agenda aujourd’hui : la remise des prix récompensant les 3 meilleures équipes de débatteurs. Après cette remise (ponctuée par plusieurs mains d’applaudissements) et les quelques discours protocolaires (ceux de Mme Li et des professeurs chinois et québécois), les étudiants ont été libérés pour 30 minutes. Aussi, en ai-je profité pour visiter les dortoirs des garçons. Ces derniers sont quatre par chambre alors que les filles sont six. L’étudiant chinois avec qui j’étais ne cessait de me dire à quel point sa chambre était en désordre. Arrivé sur place, je n’ai pu que constater que sa notion de désordre était bien différente de la mienne. Sa chambre lui semblait désordonnée alors qu’elle me semblait parfaitement bien rangée comparée aux nôtres. De plus, il insistait beaucoup pour me dire qu’il dormait à côté du représentant de classe du département de russe. Ce qui, pour moi, m’apparaissait comme un fait sans importance, le gonflait de fierté. De même, la représentante de la classe du département de français aidait beaucoup quand il s’agissait de l’organisation des activités. Elle disait souvent aux autres étudiants ce qu’ils devaient faire. Celle-ci était très écoutée et respectée par ses camarades. Elle semblait bénéficier d’un statut exceptionnel parmi ses pairs. Comment expliquer cela? C’est là que la sociologie peut nous être fort utile. En effet, les sociologues possèdent tout un appareil conceptuel permettant de rendre compte de la position sociale relative occupée par chaque membre d’une société.
Concernant la Chine, on peut certainement faire l’hypothèse qui suit : dans ce modèle original de société où l’économie de marché s’accommode fort bien d’un régime politique autoritaire, les chances pour quelqu’un du peuple (peu doté de capital social et économique par son origine modeste) de connaître un meilleur sort passe d’abord par l’école, c’est-à-dire par l’acquisition d’un capital scolaire important. Ce capital culturel augmentera significativement ses chances de jouer un rôle social et d’atteindre un statut social qui lui procureront respect et prestige dans son milieu social, et ce, quel qu’il soit.
Nous avons ensuite mangé au 3e étage de la cantine. Cet étage, contrairement aux autres, est utilisé pour les grandes réceptions étant donné qu’il a l’apparence d’un restaurant; les tables peuvent accueillir une dizaine de personnes. Les plats se succédaient dangereusement, à un point tel que je crus exploser. La quantité de nourriture était impressionnante! Après un copieux repas, une longue séance de photos parsemée d’émotions a eu lieu. Les adieux furent déchirants pour plusieurs : les étudiants chinois nous suivirent jusqu’à l’autobus en nous disant « au revoir ». C’est donc en essuyant quelques larmes que le trajet d’autobus vers la Grande Muraille commença.
Au cours de la route, nous avons constaté que l’étalement urbain est réellement important en Chine ou du moins à Tianjin. En effet, après deux heures de route, nous étions encore dans la région métropolitaine de Tianjin. Cette ville près de Beijing prend de plus en plus d’importance, à un point tel que les banlieues des deux villes se superposent! Aussi, au cours de ce fameux trajet, on pouvait observer de grands champs et plusieurs immeubles à logements. Tout ceci montre bien que l’étalement urbain peut mener à l’utilisation des terres agricoles afin que la ville puisse prendre de l’expansion. Le trajet d’autobus a donné des hauts le cœur à plusieurs globules. Après trois heures de zigzag et d’arrêts brusques, nous sommes arrivés à l’auberge caractérisée par sa grande rusticité. Avec ses petites chambres monacales composées de lits matelas en bois, cette auberge ressemblait davantage à un monastère!
Après avoir joué moi-même au chasseur d’insectes dans plusieurs chambres, nous avons visité la célébrissime muraille de soir et avons pu voir à quel point elle est sublime. Une création humaine entourée de verdure et de montagnes, que demander de plus? Nous y sommes restés jusqu’à ce que la nuit tombe. Nous sommes restés en petits groupes, assis sur la muraille à parler. Ce fut une belle soirée au clair de lune qui a réussi à calmer quelques membres du groupe qui étaient surexcités devant un si beau paysage. C’est après une nuit amusante sur la muraille que nous sommes allés nous coucher pour nous préparer à une autre journée remplie d’activités.
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3 juin
Jour 6 : Quand la muraille donne faim
Par Chanelle Lefebvre
Ce matin, nous nous sommes réveillés après une dure nuit de sommeil. Elle a été « dure » (un matelas de bois!), mais elle en a valu la peine! L’auberge où nous sommes est si près de la muraille qu’il nous faut peu de temps pour nous y rendre. À 8 h 30, nous étions sur la muraille. Wow, le plus beau paysage que j’ai eu la chance de voir dans ma vie. C’était vraiment un paysage à couper le souffle. Il n’y avait pas de soleil et beaucoup de brume. J’adore la brume, elle rend la muraille si mystérieuse et si belle. Aller sur l’une des merveilles du monde, ce n’est pas seulement une belle vue, c’est aussi beaucoup d’escaliers escarpés et d’essoufflement. Les plus athlétiques d’entre nous en ont parcouru une dizaine de km ponctués de points de vue (des tours de guet) sur des paysages fabuleux.
Longue de 10 000 km, ce long mur de pierre serpente la Chine depuis le 15e siècle. La muraille se situe au nord de la Chine. L’histoire de la Chine est multiséculaire. Il y a eu une succession d’empereurs et de plusieurs dynasties. La majeure partie de la muraille a été construite par la dynastie des Ming. L’empereur Yongle a en fait voulu fortifier celle-ci puisqu’il craignait l’invasion des Mongols. Elle s’est toutefois avérée peu efficace puisque les Mongols ont contourné la muraille.
Certaines d’entre nous ont plutôt décidé de terminer le trajet à dos de cheval. La randonnée à cheval s’est déroulée dans la forêt près de la muraille. J’ai adoré la promenade, nous avons même aperçu la muraille au loin. Faire du cheval près de la grande muraille de Chine a vraiment été une expérience unique!
Nous avons ensuite dîné chez l’habitant, c’est à dire dans une petite salle attenante à une cuisine familiale dans la champagne chinoise. Il y avait, encore une fois, de la nourriture pour une armée. Ensuite, ce fut le retour vers Pékin, cette imposante métropole de 22 millions d’habitants. Arrive à l’hôtel, nous étions plus qu’heureux de constater que celui-ci était très luxueux. Enfin, me suis-je dit, je vais enfin connaître une bonne nuit de sommeil! Le soir, c’est un souper occidental qui nous attendait. En entrée, il y avait du saumon fumé et une soupe, comme plat principal il y avait des cannellonis, du poisson ou du canard et comme dessert un gâteau forêt-noire.
Suite à ce repas occidental, nous sommes allés visiter le marché alimentaire. Que de surprises! Une odeur particulière (celle du fromage de soya), des drôles de «bébittes» à déguster (scorpions et serpents grillés sur charbon de bois). Beaucoup de pékinois déambulaient avec ce délice au bout de leurs bâtonnets de bois. On observe en Chine une culture alimentaire et des manières de tables qui nous ont paru a priori un peu bizarres parce que s’éloignant de nos propres modèles normatifs. Tout d’abord, il est très rare de voir sur notre table des ustensiles, il y a toujours des baguettes. De plus, il n’y a pas comme chez nous de service individuel; tous les plats (légumes sautés, une ou deux viandes braisées souvent accompagnées d’arachides, riz, dumplings, pain vapeur, soupe, etc.) sont posés successivement sur un plateau tournant au centre de la table. Les convives n’ont qu’à se servir eux-mêmes au fil du repas, toujours agrémenté de nombreux toasts. À cet égard, il est mal vu de boire seul; le rituel veut que nous attendions les autres pour nous désaltérer. Enfin alors qu’au Québec, nous nous contentons d’entrechoquer les verres lors d’un toast, en Chine, il est d’usage de donner quelques petits coups sur le bord du plateau. Comme quoi, les modèles normatifs régulant le contenu (les aliments comestibles), les manières de les apprêter et les manières de table diffèrent selon les cultures.
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4 juin
Jour 7 : L’empire de la marque China
Par Laurie Sabourin
Une nouvelle journée s’amorce à Pékin et les globules se réveillent enthousiastes à l’idée de débuter la visite de l’immense capitale de l’Empire du Milieu. Vu l’agenda de la journée extrêmement chargé, la bonne nuit de sommeil dans un lit douillet a fait le plus grand bien… surtout après celle passée à l’auberge de la muraille!
Ce matin, notre premier arrêt a été le Collège impérial et le temple en l’honneur de Confucius, un sage qui a marqué profondément la culture chinoise. En fait, il est assez difficile d’avoir une nette compréhension de la chine contemporaine sans connaître quelque peu les éléments essentiels du confucianisme. La visite de ce lieu qui était à l’époque destiné à l’éducation de l’élite chinoise a été particulièrement impressionnante puisque c’était pour plusieurs un premier contact avec l’architecture de style impérial; rares sont ceux qui n’ont pas été impressionnés par les grands bâtiments aux couleurs éclatantes de rouge et de doré. Ensuite, nous avons fait un court arrêt au Zoo de Beijing où nous avons pu observer des pandas géants avant d’aller faire la visite du Palais d’été situé en plein cœur de Pékin, mais où l’on retrouve tout de même un très grand lac et où règne une tranquillité quelque peu déconcertante. Le lieu où se situe le Palais d’été a été apprécié par de nombreux empereurs, mais sa prestance actuelle est un lègue de l’impératrice Cixi ayant vécue au XIXe siècle. Suite à la promenade dans les jardins du Palais d’été, nous avons retrouvé le rythme de la ville et nous nous sommes rendus à un magasin de perles d’eau douce ou plusieurs ont mis la main sur de beaux bijoux à prix très abordables. Par la suite, nous avons eu la chance de nous rendre sur le site des Jeux olympiques de 2008 où nous avons pu entrer dans le nid d’oiseau et voir de l’extérieur l’impressionnant cube d’eau. Finalement, cette journée bien remplie s’est conclue à l’opéra de Pékin pendant lequel plusieurs d’entre nous, assommés par la fatigue, ont roupillé quelque peu…
Les 7, 8 et 9 juin prochains, des milliers d’étudiants chinois auront à passer un examen très exigeant nommé le Gaokao. Celui-ci a une grande importance pour eux puisque, selon le classement, il détermine l’université et le programme dans lequel ils pourront entreprendre des études supérieures. Pour ces étudiants, la réussite de cet examen est donc primordiale afin de s’assurer un avenir prometteur. Lors de la visite du Collège impérial, nous avons appris que cette importance particulière accordée à certains examens est une véritable tradition chinoise. En effet, les citoyens de l’époque devaient aussi se soumettre à un examen exigeant, cette fois nommé l’examen impérial. À la suite de cette épreuve qui durait 3 jours et 3 nuits, seulement quelques surdoués s’étant le mieux classés avaient la chance d’étudier au Collège impérial et de recevoir les meilleurs enseignements de la Chine à cette époque. Par la suite, ces étudiants pouvaient obtenir des postes de hauts fonctionnaires et ainsi honorer leur famille en ayant un poste de prestige dans la haute société chinoise.
Les Jeux olympiques de 2008 à Pékin ont sans doute contribué au renouvellement de l’image de la Chine sur la scène internationale. Évènement prestigieux regardé par des milliards de téléspectateurs à travers le monde, il s’agissait de montrer au monde entier leur savoir-faire et d’imposer définitivement un nouveau «branding» : la Chine ce n’est plus le pays où les droits de l’homme sont mis à mal, mais c’est dorénavant une puissance politique et économique incontournable qui ne tolérera plus aucune remontrance de l’Occident. Il y avait certainement, dans la tenue de ces jeux, un enjeu symbolique primordial pour les dirigeants chinois.
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